Pierre Schulz est médecin, avec une formation en psychiatrie, en psychopharmacologie et en neurosciences cliniques. Il a travaillé comme médecin-chef de l'unité de psychopharmacologie clinique des Hôpitaux universitaires de Genève et comme chargé de cours à la Faculté de médecine de l'Université de Genève.
Depuis 2012, il a publié trois manuels dans une collection intitulée 'Psychopharmacologie Clinique', chacun orienté sur un thème de la formation postgraduée des médecins, des psychiatres et des psychologues prenant en soins des patients souffrant de syndromes psychiques.
1. Etudes et formation : Faculté de médecine Genève, formation en pharmacologie clinique et en psychiatrie. Formation post-graduée aux Etats-Unis (1978-1981 à Université de Californie, Stanford et 1992 à Université de Californie, San Diego).
2. Fonctions médicales antérieures : Médecin-chef de l’unité de psychopharmacologie clinique des Hôpitaux universitaires de Genève.
3. Fonctions universitaires antérieures : Chargé de cours, Faculté de médecine, Université de Genève. Visiting clinical professor, Département de psychiatrie, San Diego, Etats-Unis.
4. Fonctions administratives antérieures : membre de comités d’éthique en médecine et psychiatrie, ancien président de l’Association Suisse de psychiatrie biologique.
5. Enseignement : aux étudiants en médecine, infirmières en formation, psychologues en formation, médecins en formation, autres professionnels de la santé ou du travail social. Ancien responsable de modules d’enseignement en neuroscience pour les étudiants en médicine, Université de Genève.
6. Travaux de recherche : en pharmacocinétique, en chronobiologie, en corrélats biologiques de la personnalité, en biologie des modèles animaux des troubles dépressifs.
7. Publications : plus de 60 publications dans des revues à politique éditoriale, plus de 80 publications à visée d’enseignement (revues, chapitres de livres médicaux), plus de 100 communications en congrès médicaux. Un livre sur un thème non médical : Consolation par le Chien (Presse Universitaire de France, 2010).
8. Activité clinique : installation en 2012 comme psychiatre privé à Genève.
"J’aimerais signaler trois publications aux nombreux lecteurs qui s’intéressent aux neurosciences cliniques, à la psychopharmacologie et aux traitements en psychiatrie.
Le docteur Pierre Schulz, qui a travaillé en psychiatrie et en psychopharmacologie dans les Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), a publié récemment le troisième volume d’une collection nommée Psychopharmacologie clinique. Ce volume est intitulé Traitement des troubles psychiatriques selon le DSM-5 et la CIM-10, un texte de 1400 pages (donc au-delà des 1100 pages de la version française du DSM-5) qui reprend les entités cliniques du DSM-5 sans toutefois citer le texte du DSM-5. Il ajoute à cette bible de la psychiatrie, comme certains ont nommé le DSM-5, les données suivantes: comparaison des critères de classifcation CIM-10 avec ceux du DSM-5, mention des projets pour la CIM-11, épidémiologie de la comorbidité de chaque trouble, troubles non inclus dans le DSM-5, psychopathologie et physiopathologie de chaque trouble, données quantifées quant aux résultats thérapeutiques avec les traitements non médicamenteux et médicamenteux, questions et controverses et propositions résumées de diagnostic, information au patient et prise en soins. Ce manuel ne fait donc pas double emploi avec le DSM-5.
Un confort de lectureLors de son activité aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), avant sa retraite, cet auteur avait déjà transmis avec succès dans son enseignement (notamment au travers de consultations données par l’Unité de psychopharmacologie dont il était responsable) la capacité de critiquer les publications de recherche clinique en psychiatrie. Il se montrait un conseiller utile et avisé pour les cliniciens dans le choix des traitements et la compréhension des efets indésirables ou des interactions.
Le fait qu’il s’agit d’un livre rédigé par un seul auteur fait que l’on retrouve les mêmes thèmes traités dans le même ordre dans chaque chapitre, ce qui apporte un confort de lecture par rapport à des séries de chapitres spécialisés refétant l’intérêt et les travaux d’une multitude d’auteurs. La rédaction de ce manuel a toutefois bénéfcié des critiques et commentaires de collègues cliniciens et chercheurs, ce qui apporte une forme de validation de cette somme assez conséquente d’informations.
Ce dernier opus se présente donc comme une approche généraliste de la psychiatrie, avec des notions spécialisées comme la neuropsychologie, la physiopathologie, la neuroimagerie et les résultats d’essais cliniques de traitements pas les psychotropes ou d’autres méthodes.
Des questions et des controversesLe diagnostic et le traitement des troubles mentaux furent approchés diféremment depuis les années 1990 avec le début de la médecine fondée sur des preuves, à savoir que les types de preuves ont été passés au crible de l’expertise scientifque et statistique et les conclusions difusées en espérant par là diminuer le nombre de décisions prises sans respect de ces faits. Cela étant, le psychiatre, le psychologue clinicien et plus largement tout médecin est amené à répondre à une demande de soins qui peut souvent, contrairement à la médecine somatique, ne pas référer à des symptômes évoquant un trouble ou une maladie précise: ces personnes reçoivent des soins en absence d’un diagnostic précis, ce qui soulève, outre des problèmes méthodologiques, la question d’une médicalisation de la société. Ces questions et d’autres sont abordées en fn de chaque chapitre dans des paragraphes décrivant des questions et des controverses, donc soulignant que les connaissances acquises ne sont ni complètes ni défnitives!
Le lecteur lira aussi avec intérêt les deux volumes antérieurs de la collection Psychopharmacologie clinique.
Le premier, Psychiatrie et neuroscience (550 pages, publié en 2012), ofre une synthèse des données acquises récemment dans les sciences fondamentales et cliniques en regard de la psychiatrie. Il contient des chapitres de synthèse sur les fonctions supérieures (émotions, mémoire, etc.), sur la neuroimagerie, la génétique, l’épigénétique, la psychologie de l’évolution et la méthodologie de la recherche, dont la statistique et les essais cliniques. Le deuxième volume, Traitements biologiques en psychiatrie (790 pages, publié en 2013), décrit quant à lui en détails les traitements biologiques et non biologiques.
Je reconnais à ces trois volumes une grande pertinence pour la pratique clinique, ce dont le lecteur peut se faire sa propre idée en allant consulter le portail Internet de vente de livres Decitre où l’on trouve en accès libre une cinquantaine des premières pages de ces trois volumes, qui ont je pense amplement leur place dans la bibliothèque des psychiatres et des psychologues cliniciens."
Pierre Sindelar - Dr méd., spécialiste en psychiatrie, membre de la FMH"Voici le troisième volume de notre collègue et ami genevois. Impressionnant traité des traitements psychiatriques. Chaque pathologie recensée par la CIM-10 fait l’objet d’indication sur les orientations thérapeutiques. Impossible à résumer mais aussi impossible à éluder dans la mesure où, en cas de doute, chaque praticien pourra sauter sur l’une des 25 parties, la dernière étant consacrée à la CIM-10. Le chapitre 3 concerne la normalité psychique avec le diagnostic, mais sans réel traitement ! Les deux volumes précédents ont déjà été résumés pour les Annales. On attend avec impatience le quatrième volume."
Professeur Marc L. Bourgeois. Annales Médico-Psychologiques 175 (2017) 411.Annales Médico-Psychologiques 172 (2014) 409–416
"Voici le tome 2 de ce remarquable traité en quatre tomes que Pierre Schulz consacre à la psychiatrie. Inventaire de tous les médicaments psychotropes: antidépresseurs (Chapitre 6), stabilisateurs de l’humeur (Chapitre 7), antipsychotiques (Chapitre 8), anxiolytiques et somnifères (Chapitre 9), médicaments anti-démentiels (Chapitre 10), autres (Chapitre 11), suivis de tous les autres traitements psychiatriques (Chapitre 12), pour conclure sur constatations, prospectives et hypothèses (Chapitre 13). Difficile et inutile de résumer cette somme qui sera précieuse pour le clinicien quand il cherche des solutions thérapeutiques. Quelques rares références bibliographiques en langue française et de nombreuses références anglophones. On attend avec impatience les troisième et quatrième volumes de cette Encyclopédie psychiatrique qui augure bien du troisième millénaire."
Professeur Marc L. Bourgeois. Annales Médico-Psychologiques 172 (2014) 412."Ce protestant vient de faire un travail de bénédictin ! Voici le premier des quatre tomes consacrés aux neurosciences dont les connaissances sont désormais indispensables pour les médecins psychiatres. Les frontières entre le cerveau et l’esprit commencent à tomber grâce aux neurosciences et à la psychopharmacologie. Ce savoir est la condition du maintien de la psychiatrie dans le champ de la médecine.
La partie I introduit l’ouvrage en résumant les paradigmes et modèles en psychiatrie et en neurosciences (Lantéri-Laura semble oublié), et en particulier l’approche biopsychosociale (qui existe depuis une soixantaine d’années, bien que souvent attribuée plus tardivement à Georges Engel en 1977 grâce au prestige de la revue Science). Bien entendu, les références témoignent de l’impérialisme scientifique anglophone. La partie II couvre les fonctions cérébrales supérieures : perceptions, attention(s), émotions, mémoires et apprentissages, consciences, intelligences, décisions, comportements, communications, personnalité, tempéraments, caractères (on soulignera les « S » qui indiquent la multiplicité des dimensions de ces fonctions). La partie III est consacrée aux fonctions corporelles : homéostasie, métabolisme, endocrinologie, reproduction, immunologie, stress, chronobiologie et sommeil. La partie IV traite des fonctions informationnelles, la partie V des méthodes d’exploration clinique (diagnostic, neuropsychologie, psychopathologie, psychophysiologie) avec tous les tests disponibles et la neuro-imagerie. La partie VI englobe tous les problèmes de diagnostics, les systèmes de classification, l’épidémiologie, la comorbidité et les endophénotypes. Enfin, la partie VII couvre la physiopathologie utile à connaître, en terminant avec l’apport des neurosciences en psychiatrie. Impressionnante synthèse qui ne représente pourtant que le quart du projet. Voici une Bible que tous psychiatres doivent avoir désormais sous le coude… L’avantage de l’ouvrage réside dans la multiplicité des chapitres, faciles à lire, auxquels on peut se reporter (Piecemeal) sans être obligé de lire d’une traite les 554 pages d’un bout à l’autre. On attend avec impatience les trois autres volumes."
Professeur Marc L. Bourgeois. Annales Médico-Psychologiques 172 (2014) 93.Ce texte évoque, sous leurs facettes littéraires ainsi qu'éthologiques, les bénéfices et les inconvénients des échanges entre le chien et l'homme, et trace les limites des relations entre ces deux espèces.
La population canine est impressionnante, environ 10% de la population humaine dans de nombreux pays. Pour comprendre cette situation, l’auteur propose le néologisme de caninisation, définie comme envahissement du monde humain par des éléments canins et le néologisme d’exopsychisme, à savoir le rôle du chien équilibrant la vie psychique de l'homme. Cet exopsychisme mène à conclure que le chien représente le premier exemple dans l’évolution de symbiotisme immatériel, à savoir une forme de symbiotisme lors de laquelle le symbiote (le chien) apporte à son hôte (l’homme) un bénéfice immatériel : l’affection. Le texte décrit la phylogenèse, l’éthologie et la psychologie du chien. L’auteur mentionne des citations littéraires sur le chien et il se permet quelques remarques critiques quant à certains comportements des êtres humains face à leurs animaux de compagnie.
« Le chien est un stimulant de la fonction parentale, définie comme l’ensemble des comportements visant à nourrir et protéger un être juvénile, qui se trouverait en danger de mort sans cette aide. Le fait de s’adonner à ces comportements apporte du sens aux actes humains, donc à la vie, et c’est là un avantage considérable des chiens : ils suppriment l’impression d'inutilité chez la personne qui s’engage à soigner l'animal. »
« Mozart assassiné c'est triste, Médor ressuscité, c’est pire. »
"A travers des références scientifiques et littéraires l’auteur interroge ce que sont et ce que peuvent devenir homme et chien. L’auteur définit la « caninisation » de l’homme, « l’envahissement du monde humain par des éléments canins, ou de connotation canine ». Le positionnement est ouvert explorant inconvénients et avantages de la cohabitation de nos contemporains citadins et leurs animaux domestiques. Ce qui m’a aidé à sortir de mon cadre habituel de références, c’est l’exploration spatio-temporelle. Spatiale car on sort du monde des activités associant l’animal (AAA), pour porter un regard original sur la relation homme-chien. Et temporelle, car au-delà de ce que l’on entend ou lit habituellement, grâce aux dosages références scientifiques / citations littéraires – Franck Zappa et scénarios de science fiction compris – le texte stimule l’imaginaire. C’est aérien ; les citations et bons mots me semblent être au livre ce que sont les blancs d’œufs battus en neige à la mousse au chocolat. Le texte agit aussi probablement par l’alternance d’activation de représentations focales (donnée scientifique) et de représentations globales liées aux citations d’auteurs. Cette rythmicité d’activation cérébrale gauche /droite ne saurait me laisser indifférent !"
Didier Verney, neurologue, auteur de Le chien, partenaire de vie. Applications et perspectives en santé humaine. Eres, Paris2003."Finalement, qui a apprivoisé qui, qui a dressé qui ? C’est la question que se pose Pierre Schulz à la fin de son ouvrage. En effet, l’homme, pour pouvoir bénéficier de l’amour inconditionnel de Médor, sert ce dernier, en lui assurant nourriture, sécurité et confort. «C’est clair, le chien nous a d’une certaine manière domestiqués lui aussi.» Mais il n’est tout de même pas encore près d’accéder au statut de maître. «Je crois qu’il faudra sérieusement s’inquiéter le jour où le chien aura le sens de l’humour, pas avant.»"
Alain Portner, Migros Magazine, avril 2011."Un ouvrage qui jette un regard critique et éclairé sur la « caninisation » des sociétés en mal d’affection."
Yanick Villedieu, Radio-Canada, Les Années lumière"Pierre Schulz nous prévient d'emblée : son livre n'est pas une énième apologie du chien mais « une analyse des motifs faisant que les citadins vivent avec des animaux de compagnie. » Volontiers critique vis à vis de certains comportements humains excessifs ou inappropriés, l’auteur passe aussi en revue les avantages et inconvénients des chiens, soulignant l'importance du rôle psycho-affectif de ces animaux dans leurs relations avec les hommes. Sa thèse ? L’animal représente un filtre protecteur face à la difficulté de la condition humaine. Un lecteur qui feuilletterait cet ouvrage pourrait être rebuté par les termes scientifiques mais ceux-ci sont immédiatement expliqués et contribuent à une vision à la fois originale et pleine d'humour de la place des Câline et autres Fido dans nos vies. Beaucoup d’ironie, et une ironie réjouissante, dans ce livre qui époussète vigoureusement toutes nos idées préconçues. L’auteur va même, malicieusement, jusqu'à imaginer un renversement de situation : le chien domestiquant l'homme, mais selon lui, heureusement, cette situation restera une utopie, entre autres tant que nos chiens ne seront pas doués du sens de l’humour ! Une importante bibliographie permet de poursuivre la réflexion."
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